Sartrouville à la conquête de l'air
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Au début du XXème siècle, Sartrouville devient l'un des berceaux de l'aviation.
C'est en lieu et place du centre commercial Carrefour Montesson que se trouvait au début du siècle un aérodrome, base principale de la société ASTRA. Le dirigeable "Ville de Paris" y était entreposé en 1904 dans un hangar de 65.50m de long et de 16m de haut.
Fin 1906, ce même hangar est mis à la disposition de M. le Comte de la Vaux pour la mise au point de son dirigeable de marque ZODIAC. D'autres dirigeables prirent leur envol de Sartrouville tels le "Clément Bayard" et le "Ville de Nancy".
Par la suite, les autres productions ASTRA seront transférées à Beauval près de Meaux. Le premier essai aura lieu le 8 Janvier 1907 et, après 13 ascensions réalisées dans notre région, il regagnera St-Cyr, et son aérodrome définitif.
Louis Paulhan, brevet de pilote n°10
Louis Paulhan (né en 1883 à Pézénas) vécut à Sartrouville, dans la Villa Gypaète, avenue Jean-Jaurès, aujourd'hui devenue la maison de retraite dite " Villa Berthe".
Mécanicien de dirigeable, il s'intéresse vivement à la construction de modèles réduits et gagne en 1908 un concours dont le premier prix est la réalisation grandeur nature du modèle gagnant.
Louis Paulhan entreprend ensuite son apprentissage de pilote et devient titulaire du 10ème brevet délivré en France. (Louis Blériot détenait le brevet n°1).
Il se fait remarquer dans plusieurs meetings aériens, notamment celui de Douai, du 10 au 18 Juillet 1909, où il pulvérisa le record d’altitude (150m) et de durée avec 1h07mn, couvrant 47 km. Il triomphe dans la course Londres-Manchester, d'une distance de 300 km.
Mobilisé pour "la Grande Guerre" comme pilote de chasse, il devient après la fin du conflit constructeur d'hydravions, puis finit sa vie à St-Jean-de-Luz où il décède le 10 Février 1963.
Sartrouville à la pointe de la construction aéronautique
Pour mener à bien les essais de ses hydravions, la CAMS (Chantiers Aéro Maritime de la Seine) cherche un plan d'eau dans la région parisienne. Fin 1922, la presse relate des essais effectués à Meulan, mais en avril 1924 c'est le plan d'eau de Sartrouville qui est choisi pour plusieurs raisons : il se trouve à 10 mn du tramway Paris-Maisons-Laffitte, de bonnes routes y conduisent, la conception du centre est excellente et deux premiers hangars sont en cours d'achèvement.
La réalisation la plus prestigieuse, mais aussi la dernière réalisée avant la Seconde Guerre mondiale par la CAMS, fut le Potez CAMS 161 avec 46m d'envergure, 33m de longueur et 8.30m de hauteur. Propulsé par six moteurs Hispano-Suiza de 920cv, pouvant atteindre 350km/h, destiné à la traversée régulière de l'Atlantique nord, il décollait avec plus de 26 500 litres de carburant et six hommes d'équipage était nécessaires à son maniement.
Réquisitionné par les allemands durant l'occupation, il terminera son histoire sur les bords de la Baltique, sous les balles des mitrailleuses de 3 Mustangs de l'U.S Air force.
En Août 1944, les Allemands quittent l'usine CAMS de Sartrouville, ce qui permet au personnel de l'occuper mais le 25, ils reviennent, mitraillent l'usine, tuent un ouvrier dans la cour et partent avec 5 otages qu'ils fusillent sur la route de la Frette à 2 km de l'usine.
L'usine de Sartrouville aura à déplorer, parmi son personnel, 12 fusillés, 10 victimes de bombardements, 4 morts en déportation. Le groupe CAMS, puis CNCAN deviendra en 1958 Nord Aviation et fusionnera avec Sud Aviation en 1970 pour devenir l'Aérospatiale.
Nous remercions M. Faix des "Amis de l'Histoire de Sartrouville et Environs" pour sa précieuse collaboration.
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